La depression existentielle du surdoué
Ah il est beau celui la.
Joli terme pour désigner une belle galère.
Et je crois que je suis en plein dedans.
Ca ne finira donc jamais? J'en ai bien peur.
J'ai tout et pourtant je n'ai rien...
Un mari gentil, patient, des enfants adorables, plutôt faciles, en bonne santé, une maison dans un trés joli coin et j'ai monté ma boite qui décolle vraiment bien.
Et pourtant...
Je me sens coincée. Coincée dans mes rôles? De mère, de femme "bien" et forte et qui gère.
Tout ça, c'est ... pas drole. Peut être qu'il me manque juste ça, m'amuser.
J'ai besoin d'autre chose mais je ne sais pas quoi.
Et vraiment, moi qui pensait m'apaiser petit à petit, j'ai l'impression que tout empire:
Les gens m'enervent, je ne les supporte plus, je ne vois que leurs mauvais cotés, je m'ennuie avec eux, je m'ennuie quand je suis seule.
J'ai des millions de choses à faire, toutes plus ininteressantes les une que les autres. Des corvées, rien de plus. Faire à manger (moi qui aime ça, quel comble! Mais il faut dire que je n'ai ni le temps ni les moyens de faire des choses qui sortent de ce que j'appelerais faire à bouffer.), jouer avec mes enfants (quelle horreur de dire que ça m'ennuie!), ranger, nettoyer, reranger, renettoyer.
Ca fait des lustres que Coeur et moi n'avons pas fait l'amour, ça m'arrange mais je ne peux pas m'empecher d'y penser en me disant qu'il doit mal le vivre: le pauvre n'essaye même plus...
Bref, je tourne en rond, dans mavie et dans ma tête, je me sens au bord de l'implosion ou de l'explosion, ma vie me fait gerber (j'en vomi d'ailleurs régulièrement) et mes crises d'angoisse reviennent.
Et toujours pas la moindre petite lueur à l'horizon, l'espoir n'est qu'une carotte qu'on n'atteint jamais...
J'en viens à me demander si malgré tout je ne suis pas folle, moi qui était tellement soulagée d'apprendre que je ne l'étais pas mais que j'étais juste "différente".
Peut on être fou et surdoué à la fois? Pourquoi pas?
Comment tenir? comment ne pas baisser les bras alors que je pense que mon avenir ne sera que comme ça?
Et puis je sais que je fait "suer". Je n'ose même plus me confier à mon mari, qui voudrait d'un conjoint qui rale tout le temps et ne se sent jamais bien?
Pas de bout du tunnel en vue, peut être n'existe t il pas...